- MINERVE
- MINERVEMINERVEDéesse romaine un peu mystérieuse sur laquelle nous sommes assez mal informés. Elle siège sur le Capitole aux côtés de Jupiter, mais aucune fête n’est prévue en son honneur au plus ancien férial romain. Le 19 mars, les artisans de tout genre, tisserands, foulons, lapicides, joueurs de flûte... lui rendaient un culte; mais son nom n’en figure pas pour autant au calendrier. Vint-elle d’Étrurie, ressource suprême de nos ignorances? Encourut-elle quelque chose du mépris qui s’attachait aux métiers manuels qu’elle patronnait? Mais alors, que représente-t-elle sur le Capitole, au sein de la triade la plus sacrée de la Cité?Tite-Live (VII, III, 5 et 6) nous apprend qu’une loi fort archaïque prescrivait au magistrat du rang le plus élevé de «planter un clou» le 13 septembre de chaque année et que le texte de cette loi était affiché dans le temple de Minerve sur le Capitole. Il explique que ces clous permettaient de tenir le compte des années et qu’ils étaient placés sous la protection de Minerve en tant que patronne de l’arithmétique. Mais cette image d’une déesse représentative des activités rationnelles pourrait bien résulter d’une assimilation à la déesse grecque Athéna, connue peut-être assez tôt à Rome par l’intermédiaire des Étrusques. Une commune protection des métiers manuels ne pouvait que favoriser cette assimilation. Mais a-t-elle été vraiment réalisée dès l’origine sur le Capitole?Il n’est pas certain que ce rapprochement ait valu à Minerve les prérogatives guerrières de son homologue Athéna. Certes, un coffret trouvé à Préneste, donc en milieu étrusco-latin, offre bien l’image d’une Minerve guerrière assistant un Mars non moins guerrier; mais cette représentation iconographique a-t-elle une valeur cultuelle? On ne peut, semble-t-il, apercevoir dans le culte romain de Minerve une quelconque allusion à un rôle guerrier.• 1626 « intelligence, esprit »; nom fr. de Minerva, déesse de la sagesse1 ♦ (1842) Méd. Appareil orthopédique destiné à maintenir la tête en bonne position (dans le cas de traumatisme des vertèbres cervicales, etc.).2 ♦ (1890; n. déposé) Imprim. Petite machine à imprimer (conduite par un minerviste). « C'était une “Minerve” à pédale, suffisante pour imprimer une feuille entière » (Duhamel).minervedans la mythologie romaine, déesse de la Sagesse, assimilée à l'Athéna des Grecs; patronne de Rome.————————minerven. f. Appareil d'orthopédie, collerette rigide qui maintient la tête droite et les vertèbres cervicales en extension.I.⇒MINERVE1, subst. fém.A. — Statue, oeuvre picturale représentant la déesse latine de la sagesse et de l'intelligence:• 1. Un Florentin, homme du peuple, montrait aux étrangers une Minerve qu'il appelait Judith, un Apollon qu'il nommait David, et certifiait, en expliquant un bas-relief qui représentait la prise de Troie, que Cassandre était une bonne chrétienne.STAËL, Corinne, t.3, 1807, p.285.— P. anal. Femme attirante par sa beauté et souvent réputée pour son savoir. Les jeunes filles en feraient des guirlandes destinées à leur parure; elles s'exerceraient ensuite à les dessiner et à les broder, d'après quelques bons modèles et les conseils de leur mère, ou, à son défaut, de quelque minerve du voisinage (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p.111). — Dieu, reprit-il, mit le remède dans le mal. Un jour je trouvai cette minerve, affamée de force idéale, en tête à tête avec mon domestique, et dans une situation qui m'obligea à me retirer discrètement pour ne pas les faire rougir (BAUDEL., Poèmes prose, 1867, p.191).— P. méton., vx et fam. Esprit, cerveau. Mais alors j'avais vingt-trois ans! vingt-trois ans, et un calme, une «minerve» à toute épreuve, et un pouls entre 70 et 80 (LARBAUD, Journal, 1932, p.270):• 2. Censeurs que le génie énerve,Exerçant leur sombre minerveSur des chefs-d'oeuvre indiscutés,Pour, avec leur loupe risible,Y trouver une erreur possible,Sans s'attarder à leurs beautés.PONCHON, Muse cabaret, 1920, p.218.B. — CHIR. Appareil orthopédique destiné à maintenir la tête en extension et en rectitude. Ma mère m'a raconté, continua Mme Darembert, que dans les pensionnats de son temps l'usage était de mettre aux jeunes filles une sorte d'armature qui leur tenait non seulement le dos, mais la nuque. C'était pour donner un beau port, disait-on, et cela s'appelait une minerve (LACRETELLE, Hts ponts, 1932, p.30).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. 1835, 1878. Étymol. et Hist. 1. a) 1564 «intelligence, explication» (RABELAIS, Cinquiesme Livre, éd. Ch. Marty-Laveaux, chap.42, p.159); b) 1626 «tête, cervelle, intelligence» (A. D'AUBIGNÉ, Lettres d'affaires personnelles ds Œuvres, éd. E. Réaume et F. de Caussade, t.1, p.324); 2. 1840 méd. (Ac. Compl. 1842). Emploi comme nom commun de Minerva, déesse romaine de l'intelligence et de la sagesse.
DÉR. Minervien, -ienne, adj. Qui se rapporte à Minerve, la déesse romaine de la sagesse et de l'intelligence. Déplacés et ridicules la morale bourgeoise du nord protestant, les gens à vie pure et leurs livres propres; déplacé même le génie minervien de l'Italie (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p.299). — [], fém. [-
]. — 1res attest. 1832 minerviens (subst. masc. plur.) «nom qu'on donnait aux Athéniens, comme protégés par Minerve» (RAYMOND), b) 1840 adj. «qui appartient à Minerve» (Ac. Compl. 1842); de Minerve (minerve1), suff. -ien, cf. au XVIe s., la forme minervin (HUG.).
II.⇒MINERVE2, subst. fém.IMPR. ,,Machine à imprimer à platine, de petit format, fonctionnant au pied ou au moteur`` (COMTE-PERN. 1963). Picquenart, endimanché, c'est-à-dire vêtu de noir, se tenait devant la minerve et tirait, pour les offrir aux visiteurs, comme on fait chez Plantin, des exemplaires d'un compliment que nous avions improvisé la veille, en grande hâte, et qui n'était pas mal tourné (DUHAMEL, Désert Bièvres, 1937, p.182).Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1903 (Nouv. Lar. ill.). Nom déposé, emploi métaph. de minerve1; cf. l'angl. minerva, de même sens, att. dès 1883 (NED). Fréq. abs. littér.:22.
DÉR. Minerviste, subst. Typographe utilisant une minerve. Phoenix. — Marque des machines à platine allemandes; le mot désigne maintenant toutes les machines analogues. Le phénicien est le conducteur de la Phoenix, tout comme le minerviste est celui de la Minerve (COSTON, A.B.C. journ., 1952, p.197). — []. — 1reattest. 1903 (Nouv. Lar. ill.); de minerve2, suff. -iste.
1. minerve [minɛʀv] n. f.ÉTYM. 1626, « intelligence, esprit »; n. franç. de Minerva, déesse latine de l'intelligence, de la sagesse.❖1 Vx. Esprit, cerveau. || « Fatiguer leur minerve à maintenir un intarissable flux de paroles » (Rousseau, les Confessions, V).2 Littér. Femme sage et belle. || Une minerve.3 (1842). Méd. Appareil orthopédique destiné à maintenir la tête en bonne position (dans les cas de torticolis, d'arthrite des articulations vertébrales, de traumatisme des vertèbres cervicales, etc.).➪ tableau Lexique de la chirurgie.❖DÉR. Minerval.————————2. minerve [minɛʀv] n. f.ÉTYM. 1890; nom déposé, → 1. Minerve.❖♦ Techn. Petite machine à imprimer qui sert à l'impression des travaux de ville (⇒ Minerviste).0 C'était une « Minerve » à pédale, suffisante pour imprimer une feuille entière, mais « en blanc », c'est-à-dire d'un seul côté.G. Duhamel, Chronique des Pasquier, V, VIII.➪ tableau Noms de machines.❖DÉR. Minerviste.
Encyclopédie Universelle. 2012.